AEDAN, c’est d’abord mon histoire.
En 2016, je suis tombée enceinte de mon premier fils. Maman seule par choix, je disais souvent en souriant que ce bébé serait « l’homme de ma vie ». J’ai vécu cette grossesse dans un bonheur pur. Chaque semaine, je prenais une photo de mon ventre qui s’arrondissait. J’ai peint sa chambre en bleu, perchée sur mon escabeau avec ma grosse bedaine, et je la remplissais peu à peu de petits vêtements et de jouets. Je rayonnais comme seule une future maman peut le faire.
À 36 semaines, je suis allée faire un monitoring, le cœur léger, déjà impatiente de commencer mon congé de maternité prévu la semaine suivante.
Je n’ai pas eu besoin qu’on me l’explique. Après plusieurs minutes à chercher un battement de cœur, j’ai compris que quelque chose n’allait pas. On m’a aussitôt amenée dans la salle d’échographie juste à côté. J’ai vu mon fils apparaître sur le moniteur en même temps que j’entendais ces mots : « il n’y a plus de liquide amniotique ».
C’est à cet instant que ma vie s’est scindée. Il y a eu un avant, et puis tout ce qui a suivi : ma vie après Aedan.
Quand je repense à cette période, ainsi qu’aux mois et aux années qui ont suivi, je réalise que ce qui m’a le plus soutenue, humainement, c’était de parler avec d’autres parents — des mamans, mais aussi des papas — qui avaient vécu un deuil semblable au mien. Avec eux, je me sentais comprise. Nous parlions le même langage, celui que seuls les parents ayant traversé une telle épreuve peuvent partager.
Oui, j’ai eu un soutien professionnel pour lequel je suis reconnaissante. Mais, en général, les gens qui ne l’avaient pas vécu ne pouvaient pas réellement comprendre. Dans le reste du monde, je me sentais souvent incomprise, comme en décalage. Cette sensation m’a menée à beaucoup m’isoler.
Entre Aedan et mon bébé arc-en-ciel, j’ai vécu une fausse couche. Une autre blessure, une autre rupture silencieuse. C’est dans ces moments que l’on mesure à quel point chaque naissance est un véritable miracle.
En 2019, je suis tombée enceinte de mon arc-en-ciel. Je n’ai peut-être que deux photos de moi durant cette grossesse. Je l’ai traversée en tension constante. Chaque jour, j’avais l’impression de marcher sur une corde raide, guettant le moindre mouvement dans mon ventre. Je suis allée plusieurs fois à l’hôpital pour m’assurer que mon bébé allait bien. Je croquais même de la glace pour le faire réagir lorsqu’il était trop tranquille.
Une grossesse normale? Absolument pas — pas dans ma tête de maman.
Voilà pourquoi j’ai à cœur d’offrir ces deux accompagnements en mode pair-à-pair.
Parce que rien n’égale la compréhension authentique de quelqu’un qui a déjà marché sur ce chemin.

